Géociblage

Le ciblage géographique des interventions est nécessaire pour s'assurer que les programmes sont mis en œuvre de façon appropriée, concentrant les ressources sur les zones où le besoin est le plus grand.

Les stratégies de lutte contre les infections vermineuses, qui reposent principalement sur l'administration en masse de médicaments anthelmintiques, sont plus efficaces et économiques lorsqu'elles ciblent des communautés avec la prévalence la plus élevée d'infections et la morbidité présumée la plus grande. Le besoin d'un traitement de masse est donc déterminé par la prévalence des infections dans les zones de cartographie et de traitement, telle qu'elle a été évaluée au cours d'enquêtes au niveau des communautés et des écoles. Un traitement vermifuge est justifié lorsque la prévalence de l'infection dépasse les seuils de prévalence spécifiques aux espèces recommandés par l'OMS.

  • Géohelminthiases

    Pour les géohelminthiases, l'OMS recommande de se référer à la prévalence des géohelminthiases combinées (prévalence de l'infection par une espèce de géohelminthe au minimum) pour décider si un traitement de masse ciblé doit être mis en place et, si c'est le cas, déterminer la fréquence du traitement.

    Recommandations de l'OMS, basées sur l'évaluation résultant d'examens d'échantillons de selles chez les enfants d'âge scolaire :

    • ≥50 % - traitement ciblé pour tous les enfants d'âge scolaire deux fois par an
    • 20-49 % - traitement ciblé pour tous les enfants d'âge scolaire une fois par an

    La prévalence de l'infection est déterminée par l'examen de 50 à 100 enfants d'âge scolaire dans environ cinq sites de chaque zone ciblée pour un traitement de masse, définis en général comme districts. Dans la plupart des pays, cela représente à peu près 200 000 personnes.

  • Schistosomiase

    Le traitement dépend de la prévalence de l'infection par schistosome, telle qu'évaluée par les examens d'échantillons de selles ou d'urine chez les enfants d'âge scolaire :

    • ≥50 % - traitement annuel de tous les enfants d'âge scolaire et de toutes les populations à risque
    • 10-49 % - traitement tous les deux ans de tous les enfants d'âge scolaire et de toutes les populations à risque
    • <10 % - traitement ciblé de tous les enfants d'âge scolaire deux fois pendant leur scolarisation en primaire (à l'entrée et à la sortie)

    La définition de la cartographie et des régions de traitement pour la schistosomiase dépend du foyer de l'infection. Pour cette raison, les efforts d'échantillonnage sont en général plus importants que pour les autres vers. La méthode statistique d'échantillonnage LQAS (Lot Quality Assurance Sampling), qui utilise des échantillons de petite taille pour classer les communautés en fonction de la prévalence, est une approche permettant de minimiser le temps et les ressources nécessaires pour mener des examens de selles pour la schistosomiase intestinale. Pour l'infection urogénitale, le géociblage du traitement peut être effectué de façon efficace et rapide via des études basées sur des questionnaires concernant la présence de sang dans les urines, menées par les enseignants auprès des élèves.

  • Filariose lymphatique

    Pour le traitement de la filariose lymphatique, l'OMS recommande le traitement thérapeutique de masse de la population entière dans une région avec endémie où la prévalence dépasse 1 %. Celle-ci est déterminée par la stratégie cartographique recommandée par l'OMS, qui mesure la prévalence de la filariose lymphatique dans une communauté dans des unités de mise en œuvre données, c'est-à-dire les régions de cartographie et de traitement définies. Dans la plupart des pays, cela représente à peu près 200 000 personnes.

    Un test de détection d'antigènes simple, sensible et spécifique, appelé test immunochromatographique, est désormais disponible et couramment utilisé pour estimer la prévalence et identifier les zones nécessitant un traitement de masse. La présence d'antigènes de filariose lymphatique dans le sang, ou antigénémie, est déterminée en examinant 50 à 100 individus âgés de plus de 15 ans sur deux sites de chaque unité de mise en œuvre, à l'aide d'un test de diagnostics rapide, la carte immunochromatographique (ICT).  Si la prévalence dépasse 1 % dans au moins un des sites présélectionnés, l'unité de mise en œuvre est considérée dans sa totalité comme présentant une endémie de filariose lymphatique et nécessitera un minimum de 5 traitements de masse.